mercredi 24 mars 2010

L'expérience de Milgram... en images!!

A tous ceux et toutes celles qui n'ont pas eu, comme moi, l'occasion de regarder sur France 2 "Le jeu de la mort" mercredi dernier, le Libé du jour même nous en décrypte les rouages et nous offre en exclusivité les scènes coupées d'une émission de télé qui dénonce la télé. Depuis mes premiers cours de psychologie sociale, cette expérience me fascine, m'interloque, exerce sur moi un mélange d'attraction et de rejet, de dégoût analogue à celui exercé de manière générale par toutes les violences et les cruautés humaines. Mais la laisser rangée au fin fond d'une boîte sur laquelle était étiquettée "expérience américaine, années 60" m'arrangeait bien pour tout vous dire; de même que les horreurs des guerres ne nous sont supportables que quand elles nous paraissent lointaines. Et voilà-ty pas que cette expérience est menée de nouveau, ici, maintenant, en France, en 2010, avec mes contemporains qui me sont tellement proches qu'ils auraient pu être mon frère, mon ami, mon cousin, voire même moi, et que les résultats sont encore plus inquiétants que l'expérience originelle!!! De quoi glacer le sang. La télévision aurait-elle atteint une telle place dans nos vies que son autorité serait encore moins discutable que celle d'une autorité scientifique? Est-ce parce qu'elle incarne une entité à la fois surhumaine et inhumaine qu'elle nous influence plus sûrement qu'un quelconque docteur es psychologie? Ces questions de la place symbolique de la télévision étaient bien celles qui auraient dûes être soulevées et critiquées par ce simulacre de jeu, et pourtant...
Et c'est là que ces mouchards de journalistes ont parfois raison de se glisser subrepticement dans les coulisses des autres médias. Car en réalité, et c'est ce que rapporte Libé, le débat engagé à la suite de ce "jeu-docu" n'a lui aussi été que l'éclatante manifestation d'une télévision orientée, uni-pensée et autoritaire. Le rédacteur en chef de Philosophie Magazine, Alexandre Lacroix, invité sur le plateau, cherche à mettre en lumière les vices de trop nombreux débats télévisés : "le plateau de télévision est un dispositif coercitif où le présentateur a le pouvoir". Déclaration qui ne plaît pas, mais alors pas du tout, à Christophe Hondelatte, l'animateur du débat. Qui veut alors tout de suite reprendre les reines de son émission et exercer son pouvoir d'autorité. S'ensuit un véritable "bras de fer" qui sera par la suite coupé au montage.
Ce très court article nous démontre en quoi la télévision reste malgré ses "efforts" un "outil de domination symbolique". Et les résultats de l'expérience de Milgram d'autant plus d'actualité!

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