mercredi 22 décembre 2010

lundi 20 décembre 2010

Responsable d'un mois...

Notre directrice est partie en vacances pour un mois en France, quand le chat n'est pas là les souris dansent? Et bien non! Quand le chat n'est pas là les souris travaillent, et elles travaillent dur. Une collègue et moi-même avons été chargées de prendre les rennes administratives de l'institut: gestion des emplois du temps, accueil et informations aux nouveaux élèves, attribution des salles, encaissement des élèves, remise du salaire à l'équipe pédagogique... Bref, nous voici propulsées, en plus de nos parfois plus de 30 heures d'enseignement par semaine au rang de responsables. Gratifiant diront d'aucuns, une expérience extrêmement enrichissante ajouteront d'autres; et tous auront raison. Mais en attendant le retour de la Big Chef, et tant que nous ne sommes pas certaines que tout se sera déroulé sans encombres, c'est aussi et surtout une grosse dose de stress, qu'heureusement la perspective des vacances prochaines vient adoucir...

mardi 14 décembre 2010

Des rencontres culturelles

C'est beau de faire partie de l'évolution d'un projet, de sa création, de sa mise en place, de son développement. Depuis mon arrivée à Arequipa, nous organisons régulièrement (plus ou moins toutes les trois semaines), des rencontres culturelles le samedi après-midi. Au début nous ne savions pas trop comment nous organiser; faut-il des invitations orales ou écrites? Faut-il demander une petite participation (symbolique)? Quels thèmes aborder et comment les exploiter? Faut-il rester en mode "cours", ou favoriser une ambiance plus informelle? De ces mille questionnements, et de nos premiers samedis "cobayes", nous avons appris, nous avons grandi; nos samedis ressemblent vraiment à ce qu'une institution "officielle" (pour ne pas citer l'Alliance Française, dont nous sommes les concurrents directs et qui, eux, ont des moyens, GRRRRR) pourrait proposer. Le système D nous va comme un gant. On fait avec les moyens du bord, et ça marche! A titre d'exemple, la rencontre culturelle de samedi dernier avait pour thème l'art contemporain. Ouh, vaste mot, ouh, vaste programme!! Nous avons donc toutes fait appel à des amis artistes (photographes, peintres, graphistes, dessinateurs, écrivains) et leur ont demandé de nous prêter une ou plusieurs de leurs oeuvres. Nous avons ensuite disposé ces oeuvres (et bien rien que ça, c'est du boulot, je vous le dis, de savoir mettre en valeur des oeuvres) dans toutes les salles de l'institut en un parcours itinérant que nous avons exploré avec nos élèves. Présentation de l'artiste, de sa démarche, commentaires, discussions interculturelles...
A suivre très prochainement, les photos et vidéos de ces rencontres. En attendant, pour les curieux et curieuses, vous pouvez naviguer sur le site facebook de France Conexion Instituto où sont présents (quoique encore un peu en cours d'élaboration) les descriptifs de ces rencontres.

lundi 29 novembre 2010

Premières victoires...

Première victoire d'enseignante, je me souviens pourquoi j'ai choisi ce métier... Une de mes élèves prenaient des cours de français pour se préparer à l'entretien pour Québec. Normalement, c'est une préparation qui se fait en minimum six mois (il faut d'abord parler un minimum français bien sûr, puis bien préparer les questions spécifiques). Je commence les cours avec Elida alors qu'elle ne parle pas un mot de français; puis au bout de trois mois elle m'annonce qu'elle a obtenu sa date d'entretien... dans trois semaines! Nous venons tout juste de finir le Tout va bien!1, et nous n'avons pas encore commencé à préparer l'entretien à proprement parler, ça ressemble bien à une Mission Impossible. Ma responsable et moi sommes d'accord, non seulement elle n'a pas le niveau, mais en plus sa timidité extrême ne facilite rien, c'est triste à dire mais on voit mal comment ça pourrait bien se passer. Nous travaillons donc en intensif (14 heures de cours particuliers par semaine pendant trois semaines), et je la laisse, la veille du jour J, la boule au ventre. Jusqu'au coup de téléphone tant attendu, où Elida m'annonce qu'elle est acceptée, qu'elle a le visa!!!!! Une fierté immense m'envahit, sa victoire c'est un peu aussi la mienne, d'une certaine manière, et cette fierté, et ce bonheur sont ma plus belle récompense jusque maintenant. Et puisqu'un heureux évènement n'arrive jamais seule, une autre de mes élèves que je préparais au Delf B2 et qui a passé son examen la semaine dernière, m'a appellé au sortir de l'examen pour m'annoncer que ça lui avait paru facile, et qu'elle était contente d'elle. Nous attendons les résultats (qui devraient arriver dans deux mois, pourquoi c'est si long??), mais elle semble confiante...
Je sais pourquoi j'aime enseigner!

jeudi 4 novembre 2010

Rentabilité et FLE, quand les mélanges ne font pas bon ménage...

Et si je ne suis pas d'accord? Et si moi, ce n'est pas comme ça que je vois l'enseignement? Quand la rentabilité se confronte à l'enseignement, ça fait parfois des étincelles. Je vous l'ai dit, je n'assure pour l'instant que des cours particuliers, et la plupart de mes apprenants sont ici dans un objectif extrêmement pragmatique: réussir à valider l'entretien proposé par le Ministère de l'Immigration du Québec pour stimuler une immigration positive. Pour cet entretien il faut: bien entendu savoir parler français, mais aussi savoir répondre à toutes les questions classiques sur les motivations, le parcours universitaire et professionnel, et surtout les raisons pour lesquelles le candidat est le meilleur des candidats, que ce sera lui le plus fort, le plus motivé... Donc pour cet entretien, il faut aller vite, très vite dans le manuel, il faut aussi étudier et décortiquer toutes ces questions, il faut savoir parler des valeurs et coutumes du pays d'accueil et les comparer à celles du pays d'origine. Et c'est là qu'intervient cette ombre menaçante, ce mot sur lequel je vomis, qui me débecte et contre lequel je me bats: RENTABILITE. Après une grosse remise en question (du genre je suis la plus nulle des profs, pourquoi j'ai choisi ce boulot, je m'en sortirai jamais...), je demande à ma responsable de venir observer un de mes cours et de me dire ce qu'elle en pense. Pas de bol, le cours qu'elle vient observer est d'une heure (ce qui est très très très court), et mon élève n'a pas fait les devoirs que je lui avais demandé. Or si cette règle du pronom COI n'est pas intégrée et automatisée par les exercices prévus, alors à quoi bon continuer? C'est peut-être stupide, mais voilà, parfois, je ne lâche pas l'affaire. Donc, qu'est-ce qu'on fait? Ben écoute, on les fait ensemble ces exercices, et puis voilà!! Sauf que mon élève est du genre très appliqué, il prend son temps pour répondre, il mesure chacun de ses mots pour ne pas faire d'erreurs, et cet exercice à priori plutôt rapide s'étale en longueur, prend son temps, plus de temps que prévu, sûrement, mais moi l'enseignante je suis plutôt contente; mon élève à la fin de cet exercice a compris, je le sais, et il ne fera pas d'erreurs, et voilà un point sur lequel nous n'aurons plus besoin de nous étaler. Bon, alors je l'accorde, un cours à moitié bouffé par un point de grammaire c'est pas très funky funky. Certes, passons. On continue, c'est l'heure de commencer ma leçon préférée, celle qui parle de la bouffe. Manger c'est ma passion (comme quoi certains rêves sont accessibles n'est-ce pas?), alors cette leçon je la soigne aux petits oignons. J'ai des milliers d'activités ludiques et amusantes, comme par exemple prétendre la cécité dans un des marchés aux multiples couleurs de la ville d'Arequipa, et hop, nous y voilà, on révise: l'impératif, la situation dans l'espace, le lexique de la nourriture. Seulement voilà, cet exercice ne doit et ne peut être mis en place qu'après avoir abordé le lexique de base des aliments, on est d'accord. J'ai pas encore la solution miracle, et parfois il faut bien en recourir au cours magistral, bêtement et simplement. C'est donc ce qu'on doit faire pour le début de cette leçon. Je m'aide quand même du manuel (petite compréhension orale), et pour simplifier un peu la tâche j'insiste sur les correspondances avec l'espagnol. Première écoute; je suis appliquée, je me souviens de mes cours de M1; compréhension globale: je note au tableau Qui parle? Où sont-ils? Que font-ils? Quelle est leur relation? Sont-ils amis, de la même famille? (Le dialogue met en scène une mère et sa fille qui font leurs courses au supermarché). Première écoute donc, et mon élève ne comprend pas tout. On décortique ensemble les informations les plus importantes, on s'aide de l'image du livre pour mieux comprendre le thème abordé par la leçon, et ça y est, c'est déjà l'heure de la fin du cours, et oui! Résumons: sur un cours d'une heure on a eu le temps de:
- automatiser un point de grammaire appris précédemment
- introduire le thème de la leçon qui suit.
Ok, c'est pas beaucoup, et en plus c'est pas très diversifié.Mais pour moi cette heure de cours n'est pas un échec total.
Voici maintenant venue l'heure fatidique: le retour sur la leçon. Un certain nombre de points abordés par ma responsable sont, j'en suis parfaitement consciente, à retravailler. Pas assez de diversité dans les exercices, une tendance a l'éparpillation (je suis bavarde, que voulez-vous), une attitude peut-être trop statique (quoique pour un cours de cet acabit gesticuler dans la salle me paraît peu necessaire)... Mais un point sur lequel je ne suis pas, mais alors pas du tout d accord, c'est sur le rythme d apprentissage. Il faudrait donc que mon élève parle plus vite, peu importe s'il fait des erreurs, pour développer sa fluidite? Mais non! Ce qu'il apprend il l'apprend bien, et ça c'est valorisant pour lui comme pour moi. Il faudrait donc que je recourre plus à l'espagnol pour simplifier les explications grammaticales?? J'ai pour ma part appris l'espagnol en immersion lors de mon année en Bolivie, je serais bien à mal d'expliquer la moindre regle de grammaire de cette langue, mais je sais, par réaction quasi pavlovienne maintenant, que telle phrase est correcte et que telle autre ne l'est pas. Alors mon etudiant je vais lui verser un raz de marée de francais dans les oreilles, en prenant mon temps, et les résultats se verront, je le jure.
Parce qu'apprendre une langue ce n'est pas uniquement savoir répondre a des questions sans saveur et sans âme lors d'un entretien, carajo!
Enseignement et rentabilité, je me souviens de vos cours Madame Tellier, mais la rentabilité ne peut et ne doit pas être vue comme vertu capitale, n'est-ce pas?
NB: Pour précision, je m'entends très bien avec ma responsable, nous sommes très amies, il ne s'agit dans ce billet que de réflexions sur l'approche pédagogique, que l'on s'entende...

mercredi 4 août 2010

Le temps qu'il faut...

Le Temps... Ce grand ennemi qui nous file entre les doigts, après lequel on court, contre lequel on se débat, le bout du monde n'y change rien, le Temps passe à une vitesse!!! Déjà plus de trois semaines que j'enseigne, et le travail s'accumule sans jamais diminuer, je me sens héroïne de la mythologie grecque, remplissant un tonneau des Danaïdes au bois toujours sec, essayant sans cesse d'aller puiser à la rivière (comprendre ici: internet) une eau calcaire, à peine buvable, (comprendre ici: des ressources pour l'enseignement) qui de toute façon s'est déjà évaporée dès que j'arrive à destination. Première grosse boulette en cours, j'ai voulu parler d'un sujet que je ne maîtrisais pas assez, et que mon élève maîtrisait mieux. Premier rembarrage (gentil) en tant que prof, mon visage rouge écarlate et l'envie de m'enfoncer jusqu'au plus profond des entrailles de la terre, et oublier l'immensité de la connerie que je viens de dire. Heureusement le cours porte sur les proverbes, et hop, on place "personne n'est à l'abri de l'erreur" et "ça arrive aux meilleurs d'entre nous", et on continue le cours dans la bonne humeur et les rires. Mais ce salaud de Temps me rattrape toujours et je me démène contre lui. A l'institut presque tous les jours de 9 heures du matin à 9 heures du soir, et mes cours ne sont jamais assez préparés, assez ludiques, assez intéressants, passionants, renversants. Et pourtant j'y mets du mien! Avec certains élèves cependant c'est plus facile qu'avec d'autres; on le prend, ce Temps qui nous nargue, on le prend pour discuter de sujets qui nous intéressent, pour échanger sur les différences culturelles (que dis-je différences, ce sont d'ailleurs souvent des fossés; que dis-je des fossés, des failles océaniques!), on fouille les sujets en abordant au passage- vite fait, discret, t'as même pas vu ce qu'il vient de se passer- un petit point de grammaire qui pose problème. Mais avec d'autres, plus timides, plus en attente de ce que cette entité suprême qu'est l'enseignant va leur apprendre, le Temps se retourne contre nous et nous regarde, narquois, bardé de coutelas rouillés, avec un sourire sadique, et nous annonce: "et oui, je passe trop vite pour préparer les cours, pas assez pendant les cours!". Et ce même Temps, quand je pars en week-end visiter le cañon du colca, l'un des plus grands cañons du monde parsemé de cultures en terrasses qui datent de l'époque inca, aux mille vallées fertiles et aux oasis verdoyantes, ce même Temps alors file à la vitesse du vent, et ne se retourne pas. Le Temps qui passe, le Temps qu'il faut, le Temps qui gonfle et se dégonfle au-dessus de nos illusions et de nos désillusions, Temps je t'aime, Temps je te hais!!!

lundi 12 juillet 2010

Premier jour à Arequipa

Seule au bout du monde, premiers pas dans une ville andine au climat désertique, brûlante sous le soleil, glaciale la nuit, aux paysages lunaires, volcans désolés surplombant à 6000 mètres une terre rouge où se développent quelques cactus millénaires. Premiers contacts avec l'institut dans lequel j'enseignerai dès mercredi, grand bâtiment aux petites salles de cours sommaires, et, ô miracle, une machine à café dans la salle des enseignants. Les cours commenceront très tôt le matin, au garde à vous dès 7h30, et se finiront parfois à 21h30. La plupart des élèves (et oui, la terminologie FLE telle que nous la connaissons n'a pas encore pénétré les montagnes péruviennes, ici point d'apprenants!) sont des adultes et des étudiants dont les objectifs sont élevés et extrêmement pragmatiques: partir vivre ou étudier au Québec ou en France, alors vite, vite, savoir la langue, savoir communiquer quotidiennement. Les manuels utilisés (remaniés pour une approche majoritairement orale, où l'écrit, la civilisation et les cultures francophones ne sont qu'annexes) sont surtout Tout va bien! (niveaux débutant, intermédiaire et avancé, ici le CECR et son échelle critériée sont très peu connus, encore moins exploités), et les manuels Expression Orale niveaux 1,2 et 3 de Cle International. Pour l'instant je n'assurerai que des cours particuliers, et nous essaierons de mettre en place dès septembre ou octobre des cours en groupes. Rassurée par ces conditions où la relation privilégiée enseignant-élève me permettra de me faire la patte rapidement, je suis aussi un peu frustée. Je veux, que dis-je, j'impose, que des cours en groupes soient mis en place au plus vite! J'ai un besoin très puissant de confronter enfin toute la théorie apprise pendant le M1, les questions de dynamique de groupe, de montage d'unités didactiques, d'introduction du ludique... à une situation réelle. Mais ça viendra, et je suis motivée pour participer activement à l'élaboration de ce projet. La mise en place d'un agenda culturel également (projection de films francophones, ateliers "apéro" avec découverte culinaire, ateliers théâtre, poésie... ) est en projet, et je veux me sentir investie dans ces multiples projets. Pour l'instant je découvre la ville et le fonctionnement de l'institut, je remets doucement le pied à l'étrier de la culture andine (interculturalité, quand tu nous tiens!). La maison dans laquelle je suis logée par exemple, avec d'autres enseignantes-stagiaires, est mitoyenne avec celle des propriétaires, et les expériences parfois malheureuses de certaines de mes collocataires ont d'ores et déjà démontré qu'il reste inconcevable pour la société traditionnaliste andine (où se dessine avec une force à la fois puissante et inquiétante le message catholique et la toute-puissance d'un Christ dont on sait pourtant qu'il a été imposé dans le sang et dans le feu à des peuples indiens qui vénéraient jusqu'alors en toute sérénité la Pachamama, la Terre-Mère); qu'il reste inconcevable donc de ramener un jeune homme, fût-il de bonne famille, dans ses draps. Mince alors! La connaissance "biblique" des jeunes péruviens était pourtant dans mes objectifs durant ce stage! Trêve de plaisanterie, ramener des amis, faire la fête ou même écouter de la musique un peu trop fort ne seront pas à l'ordre du jour dans cette maison, cela me laissera le temps donc de prendre ce stage très au sérieux. Malheureusement, pas d'internet non plus à l'appartement, oh meine Gutt, coupée du monde multimédia auquel j'étais devenue extrêmement dépendante, comment faire??? Ecrire, certainement, écrire beaucoup, tous les jours, lire aussi, et bien entendu préparer mes cours (mais ça en vérité ce sera plutôt à l'institut, où j'aurai la possibilité de faire appel à la moindre hésitation à mon meilleur ami wikipédia, et à mon deuxième meilleur pote TV5 Monde.fr), écrire donc, comme exutoire, comme contact. Hâte de commencer à présent, de prendre mes marques et de faire mon nid dans cette ville où tout, enfin, doit être possible de nouveau...

vendredi 28 mai 2010

La fin des zaricots...

Et oui, c'est la fin, my only friend, et me voilà fatiguée, harassée, épuisée, crevée, vannée, cassée. Dur dur ce semestre, dur dur la préparation des examens en parallèle avec la préparation de l'année prochaine, du mémoire, du stage... Bon courage à tous et à toutes pour cette toute dernière ligne droite et à très bientôt de l'autre côté!

mercredi 7 avril 2010

Blog bolivien

En fouinant, j'ai retrouvé le lien du blog que j'avais monté quand je vivais en Bolivie. Ce n'est pas d'une grande performance technique, mais si ça intéresse quelqu'un: http://poluxette2000.skyrock.com/20.html

mercredi 24 mars 2010

L'expérience de Milgram... en images!!

A tous ceux et toutes celles qui n'ont pas eu, comme moi, l'occasion de regarder sur France 2 "Le jeu de la mort" mercredi dernier, le Libé du jour même nous en décrypte les rouages et nous offre en exclusivité les scènes coupées d'une émission de télé qui dénonce la télé. Depuis mes premiers cours de psychologie sociale, cette expérience me fascine, m'interloque, exerce sur moi un mélange d'attraction et de rejet, de dégoût analogue à celui exercé de manière générale par toutes les violences et les cruautés humaines. Mais la laisser rangée au fin fond d'une boîte sur laquelle était étiquettée "expérience américaine, années 60" m'arrangeait bien pour tout vous dire; de même que les horreurs des guerres ne nous sont supportables que quand elles nous paraissent lointaines. Et voilà-ty pas que cette expérience est menée de nouveau, ici, maintenant, en France, en 2010, avec mes contemporains qui me sont tellement proches qu'ils auraient pu être mon frère, mon ami, mon cousin, voire même moi, et que les résultats sont encore plus inquiétants que l'expérience originelle!!! De quoi glacer le sang. La télévision aurait-elle atteint une telle place dans nos vies que son autorité serait encore moins discutable que celle d'une autorité scientifique? Est-ce parce qu'elle incarne une entité à la fois surhumaine et inhumaine qu'elle nous influence plus sûrement qu'un quelconque docteur es psychologie? Ces questions de la place symbolique de la télévision étaient bien celles qui auraient dûes être soulevées et critiquées par ce simulacre de jeu, et pourtant...
Et c'est là que ces mouchards de journalistes ont parfois raison de se glisser subrepticement dans les coulisses des autres médias. Car en réalité, et c'est ce que rapporte Libé, le débat engagé à la suite de ce "jeu-docu" n'a lui aussi été que l'éclatante manifestation d'une télévision orientée, uni-pensée et autoritaire. Le rédacteur en chef de Philosophie Magazine, Alexandre Lacroix, invité sur le plateau, cherche à mettre en lumière les vices de trop nombreux débats télévisés : "le plateau de télévision est un dispositif coercitif où le présentateur a le pouvoir". Déclaration qui ne plaît pas, mais alors pas du tout, à Christophe Hondelatte, l'animateur du débat. Qui veut alors tout de suite reprendre les reines de son émission et exercer son pouvoir d'autorité. S'ensuit un véritable "bras de fer" qui sera par la suite coupé au montage.
Ce très court article nous démontre en quoi la télévision reste malgré ses "efforts" un "outil de domination symbolique". Et les résultats de l'expérience de Milgram d'autant plus d'actualité!

dimanche 14 mars 2010

Cyberquest

La cyberquest est un outil pédagogique mis à la disposition des apprenants et ayant la singularité d'être de la même manière créé, mis à jour, exploité, utilisé, par eux-mêmes.
Cet concept nouveau, permettant de favoriser le "savoir-apprendre" préconisé par le CECR, a été inventé par le professeur Bernie Hodge de la San Diego State University et a également l'avantage d'intégrer les nouvelles technologies au processus d'apprentissage des apprenants. Inspirée du socio-constructivisme, la wequest ou cyberquest guide les apprenants à chercher dans le web des ressources leur permettant de réaliser des productions authentiques et originales.
Une démarche active donc, mais qui doit "faciliter la transformation de l'information en une compréhension nouvellement construite et assimilée". En d'autres termes, les informations trouvées et formulées par les apprenants depuis le web doivent par la suite, après transformation, être intériorisées par eux.
Cette démarche sollicite par conséquent la motivation et l'implication des étudiants, développe la pensée critique (en effet, la toile est un vaste champ de connaissance où il faut savoir discerner la pertinence des informations), nourrit la formation des compétences, développe la dynamique de groupe de par son côté coopératif, et enfin comme signalé plus haut offre les bases pour une autonomisation des apprenants dans leur processus de "savoir-apprendre".
On pourra trouver deux formes de cyberquest: courtes (acquisition et assimilation d'informations) ou longues (extension et approfondissement de ces connaissances).
Le but est que les apprenants puissent alors interagir sur les plateformes, et nourrir leur réflexion dans un travail coopératif.
Les cyberquests peuvent prendre des formes diverses: journaux, articles, posters, projets...
Pour un exemple de consigne pour la création d'une cyberquest sur le cirque: http://projects.edtech.sandi.net/langacad/lecirque/indexf.html
Pour les futurs enseignants de FLE que nous sommes, connaître et maîtriser cet outil, qui a l'énorme avantage de pouvoir développer des niveaux de compétence divers, paraît primordial!

lundi 1 février 2010

Sujet de blog éducatif

Salut à tous,
J'ai donc commencé à réfléchir à ce projet de blog éducatif et voila ce qui me plairait. Si d'autres comme moi sont intéressés par un projet qui serait mis à la disposition d'apprenants de niveaux avancés (B2 minimum) et d'enseignants qui serait à la fois une banque de données et un lieu d'échange et de partage sur la poésie, qu'elle soit en prose, rimée ou en musique. Cet espace virtuel proposerait donc un certain nombre de documents authentiques (poèmes, chansons, extraits littéraires) qui pourraient être discutés, analysés et utilisés pour découvrir -et c'est bien en cela qu'il faudrait qu'il soit destiné à des apprenants avancés- en quoi la poésie peut offrir une approche nouvelle de l'apprentissage du français, dans une sphère cognitive mêlant l'art à l'apprentissage/enseignement des langues. En plus d'une plongée dans le culturel et l'interculturel, cela offrirait également la possibilité de découvrir en quoi on peut jouer avec les mots, quelles sont les techniques les plus courantes et les moins fréquentes, en un mot offrir un lieu de réflexion sur la musicalité des mots. J'ai bien entendu déjà en tête un certain nombre d'artistes qu'il me plairait d'intégrer à cet espace mais je suis ouverte à quiconque voudrait me rejoindre. J'aimerais également que ce blog puisse être l'occasion de réfléchir la délicate question de la traduction, encore une fois en particulier de celle de textes poétiques en prose ou rimés. Si quelqu'un est intéressé, faites-le moi savoir!